MESURE DE LA RÉSISTANCE OHMIQUE
Comme cela est connu, la mesure de la résistance ohmique d’un enroulement est très importante, non seulement pour en détecter la continuité, mais également pour évaluer la précision du diamètre de fil utilisé (pour le nombre de spires, l’essai de SURGE est plus précis), de l’équilibre entre les phases (pour les enroulements triphasés) et éventuellement détecter l’accroissement de température dû au fonctionnement.
Alors que pour les diverses méthodes d’essai nous vous renvoyons au livret d’instructions, nous voulons attirer votre attention sur quelques-unes des caractéristiques uniques de cette mesure.
A – SYSTÈME DE LECTURE À 4 FILS
Sur tous nos instruments, la valeur de résistance ohmique est lue avec le système connu comme “à 4 fils”.
Il consiste dans la connexion sur chaque borne de l’enroulement sous essai avec deux contacts différents, isolés entre eux, qui touchent en deux points différents.
Ce système évite l’altération de la mesure par de faux contacts, fils ou bornes oxydés, résistance de contact des relais de commutation, longueur et diamètre des câbles de connexion, etc.
Ci-dessous nous rapportons les schémas équivalents du système à « 4 fils » par rapport à celui à « 2fils ».
Où:
A = Points de contact
G = Générateur de courant constant
V = Voltmètre de lecture de la chute de tension
R1 = Résistance de contact de la borne d’alimentation de l’enroulement sous essai
R2 = Résistances dues aux contacts des relais du système de commutation et à la longueur des câbles de connexion
R3 = Résistances de contacte du circuit de lecture de la tension
Le générateur de courant constant fait en sorte que, quelle que soit la valeur totale de la résistance de la maille, dans l’enroulement à l’essai écoule un courant précis, préalablement calibré.
Nous aurons par conséquent des chutes de tension aux bornes de chacune des résistances parcourues par le courant d’essai.
De la comparaison entre les deux schémas, il est évidente la différence de comportement du voltmètre.
Dans le schéma à « 2 fils », la lecture du voltmètre sera affectée par des chutes sur R1, tandis que dans le système à « 4 fils » sur R3.
La différence est la suivante: les chutes sur R1 peuvent être sensibles parce que les R1 sont traversées par le courant d’essai; les chutes sur R3 sont négligeables parce que dans le circuit de lecture aucun courant ne circule en raison de la haute impédance du voltmètre.
Dans ce cas, la valeur de la tension lue par le voltmètre correspond uniquement à la valeur de la chute de tension aux bornes de la résistance à essayer.
Il est toutefois évident que si les valeurs de R1 et R2 dépassent certains niveaux (par exemple, câbles particulièrement oxydés), le générateur de courant ne sera plus en mesure de fournir le courant prédéterminé, et donc la lecture ne sera pas correcte ou elle sera impossible.
B – COMPENSATION DE LA TEMPÉRATURE AMBIANTE
Tous nos appareils sont équipés, normalement ou en option, de cette fonction utile; on sait, en effet, que des variations de la température d’un enroulement de cuivre causent une variation de la résistance ohmique d’environ 0,4% par degré centigrade.
Alors, une variation de 10 ° C entraîne une variation d’environ 4% de la valeur: ce qui n’est pas négligeable!.
Le système, lorsqu’il est équipé d’une compensation automatique pour les changements de température ambiante, ramène la valeur lue toujours à celle qui correspond à 20 ° C (ou autre sur demande)
Ceci est possible grâce à un capteur placé à l’arrière de l’instrument, qui lit et affiche la valeur de la température ambiante et, via logiciel, corrige la valeur lue.
Il faut, cependant, tenir compte de quelques mises en garde: il faut évaluer le temps de stabilisation de la sonde, en particulier si on change le milieu dans lequel la mesure est effectuée ou si on arrive de l’extérieur; il faut aussi s’assurer que les enroulements à essayer sont effectivement à la température ambiante, soit que ceux-ci se sont stabilisés.
C – VERIFICATION DE L’ÉQUILIBRE RÉSISTIF DES PHASES
En particulier, sur les enroulements triphasés, il est souvent important de s’assurer que les trois valeurs correspondantes aux trois phases, se situent dans une tolérance qui ne dévie pas trop entre les deux.
Nos instruments sont équipés de cette fonction que, lorsqu’elle est activée, vous permet de définir deux valeurs de tolérance: l’une pour la valeur absolue des 3 enroulements et l’autre relative à la tolérance les uns avec les autres, à la fois avec des seuils prédisposés et le résultat automatique de GO – NO GO.
Pratiquement, des 3 valeurs mesurées, on prend la plus basse et la plus élevée et on vérifie que l’intervalle, en pourcentage, reste en deçà du seuil préfixé.
D – ÉVALUATION DE L’ACCROISSEMENT DE TEMPÉRATURE D’UN ENROULEMENT
Une autre fonction importante de notre instrumentation, est celle qui est liée à la possibilité d’évaluer le ΔT d’un enroulement.
Ceci est extrêmement utile pour évaluer si le moteur à l’examen présente des anomalies de fonctionnement (par ex. manque d’une phase, contacts du coupe-circuit brûlés, etc.).
La procédure consiste à mémoriser la valeur de la résistance à froid d’un enroulement et, après avoir fait travailler le moteur pendant un temps tel à le porter à la température de fonctionnement, à lire la nouvelle valeur de la résistance: l’outil calcule et affiche automatiquement l’augmentation de température en ° C.
Pour les enroulements triphasés est calculée, à froid, la valeur du déséquilibre entre les phases de la manière décrite dans le paragraphe précédent, puis à chaud, on calcule soit le déséquilibre soit le ΔT par rapport à chaque phase.
La formule utilisée pour le calcul est la suivante:
Où:
R1 = Résistance à froid
R2 = Résistance à chaud
acu= Coefficient de température du cuivre